maïwenn le gall - artisane céramiste

Parcours

Je suis née et j’ai grandi à Brest. Après mes études, mon diplôme de maîtrise de Lettres Modernes en poche, je pars travailler à Paris. Je vais y passer une dizaine d’années dans les métiers de la mode et la publicité.

En 2018, cela fait un moment que je cherche une nouvelle voie, je passe alors la porte de l’atelier Setsuko, de la céramiste Stéphane Raymond, pour une initiation au tour de potier. Ce sera une rencontre avec la terre que je n’oublierai jamais. J’y trouve un équilibre. C’est une évidence. Je vais changer de vie.

Après 2 ans de cours de tournage, je me lance dans le parcours de la reconversion professionnelle. Je vais devenir potière.

En 2020, je suis la formation professionnelle aux métiers de la céramique artisanale de l’Atelier Chemins de la Céramique à Montreuil, sous la direction de Luna Salinas.

En 2021, je choisi de continuer de me former en apprenant auprès de différentes céramistes, Stéphane Raymond, Ema Girardot et Martine Abgrall, tout en commençant à developper mon répertoire de formes et ma palette d’émail.

2022, retour aux sources, je reviens vivre à Brest et je cherche un lieu pour ouvrir mon atelier. Je m’installe début mai au coeur du quartier Saint-Louis avec en tête la création et la transmission de mon savoir.

Savoir-faire

Mon inspiration puise ses sources dans l’artisanat japonais et coréen. Je choisis de travailler le grès, terre de haute température.

Je conçois, du dessin à la réalisation, des objets utilitaires dédiés à la vie domestique.

La majeure partie de mon travail commence sur le tour de potier. Après avoir tourné une pièce, je la laisse sécher jusqu’à une consistance qu’on appelle «cuir» : la terre est suffisamment raffermie pour être manipulée, mais encore assez souple pour sculpter le pied et affiner la courbe : c’est le tournassage.

Je réalise ensuite des décors à l’engobe, appliqué au pinceau ou bien avec des brosses en paille de riz que je fabrique. Ces applications sont l’expression d’une gestuelle, elles créent des effets de matières, épaisseurs et transparences. Je m’inspire des techniques traditionnelles d’application d’engobe coréennes buncheon et hakeme japonaises.

Quand la pièce est complètement sèche, elle subit alors une première cuisson appelée «dégourdi» : cette cuisson monte à 960°, elle transforme l’argile en céramique. Les pièces sont solidifiées tout en restant poreuses.

Une fois dégourdies, les pièces sont émaillées, puis cuites une seconde fois à 1250° : c’est la température de « grésage » des grès de Puisaye. Alors la terre et l’émail se vitrifient.

Démarche

Suivant une démarche éco-responsable, j’essaie de travailler avec des ressources locales et de minimiser mon impact sur l’environnement. Pour approfondir cette démarche je me suis formée auprès de Joëlle Swanet, professeure de technologie céramique, spécialisée en santé et sécurité dans l'atelier, ainsi qu'en surfaces alimentaires.

Je travaille les grès de Puisaye en Bourgogne. Terre traditionnelle des potiers, elle porte en elle une histoire potière, un patrimoine qui m’inspire.

Je fabrique mes propres émaux à partir de matières premières brutes et de cendres collectées. Chaque émail est un mélange de différentes poudres de roches et oxydes métalliques. C’est un travail de recherche long et minutieux, qui me permet de développer ma propre palette. Je recherche des textures à la fois douces et naturelles.

Quant à la forme, ce qui m’intéresse c’est le travail sur le contraste entre cette terre rustique et la pureté d’une ligne simple et juste.

À travers les étapes de ce processus de recherche et de fabrication, je cherche à créer des objets utilitaires, qui puissent nous inspirer un mode de vie différent, nous inviter à prendre le temps et consommer différemment.